À l’occasion du Mois de la sensibilisation à la santé mentale des dirigeants suisses appellent à mettre la santé mentale sur la table. Le silence autour de la santé mentale coûte des milliards aux entreprises



Les défis liés à la santé mentale pèsent de plus en plus sur la main-d'œuvre — avec des conséquences sérieuses pour l’économie et la performance. Dans une nouvelle initiative vidéo intitulée « The Cost of Silence », onze CEOs de grandes entreprises suisses osent briser leur silence.

12 mai 2025 – À l’occasion du mois de sensibilisation à la santé mentale, l’initiative «The Cost of Silence » rassemble onze dirigeants d’entreprises suisses. Invités sans connaître le concept — ni les questions, ils s’ouvrent face caméra, chaque question étant basée sur des expériences réelles du monde du travail. Par exemple: dormir épuisé dans les toilettes du bureau. Sur plus de 100 chefs et cheffes d’entreprises contacté(e)s, 11 ont accepté l’invitation et se sont livrés. Leur réponse est sans appel: la pression est réelle – et elle est omniprésente.

Toutes les 35 secondes, une personne en Suisse part en arrêt maladie en raison de troubles de santé mentale. Toutes les 90 secondes, une personne atteint le point de rupture ou de burnout. Les données mondiales racontent une histoire comparable.

Bien que la sensibilisation progresse, la santé mentale reste souvent un sujet tabou, notamment au travail. Les conséquences économiques sont dévastatrices : selon les estimations, la perte de productivité due aux maladies mentales coûte à la Suisse 17,3 milliards CHF par an — soit environ 2 % du PIB. Une mauvaise nouvelle à l’heure où la compétitivité internationale exige résilience et performance maximale.

« Gérer la santé mentale est une stratégie d’entreprise », déclare Nathalie Agosti, l’une des créatrices de la campagne. « Cette initiative de communication vise à briser le tabou au sein de la population active de la Suisse et à positionner la santé mentale comme un moteur essentiel de performance pour préparer l’avenir. »

La pression est particulièrement forte au niveau des directions : plus d’un cadre sur trois fonctionne en mode survie en raison d’un stress excessif. Claire Garwacki, co-initiatrice de la campagne, l’observe quotidiennement :

« À chaque réunion, un à deux tiers des participants sont trop épuisés pour être pleinement présents et performants. C’est un véritable frein à la productivité — et il est grand temps d’en parler. »


Les entreprises font partie de la solution

Les solutions efficaces vont au-delà des stratégies individuelles de résilience et de bien-être. Lorsqu’une entreprise met en place des directives claires en matière de santé mentale, la proportion d’employés touchés par des problèmes est divisée par deux (de 16 % à 8 %).

« Négliger la santé mentale nous coûte plus cher qu’on ne veut l’admettre. Mais si les entreprises misent sur l’empathie, sensibilisent et instaurent une culture proactive, la santé mentale peut devenir un moteur de rendement », explique Patricia Mattle, CEO d’Elipslife.

Selon une enquête Gallup, les entreprises avec un engagement élevé des employés surpassent celles avec un faible engagement de 147 % en termes de bénéfices par action.

Il faut donc des leaders exemplaires qui créent un environnement permettant aux collaborateurs de rester en bonne santé :

« Les entreprises qui donnent de l’espace à la santé mentale et promeuvent une culture ouverte ont moins d’absentéisme, une motivation accrue, des équipes plus fortes et une productivité durable », affirme Muriel Langenberger, Directrice de Pro Mente Sana, fondation suisse engagée depuis des décennies à lever le tabou autour des maladies mentales.
« La santé mentale n’est pas un luxe – c’est une condition pour fonctionner ensemble, tant dans la société qu’en entreprise. »
Ceux qui en prennent conscience aujourd’hui gagneront un avantage compétitif décisif.


À propos de la campagne

La vidéo « Le coût du silence » a été lancée par Nathalie Agosti, fondatrice d’Outlive Advisory, et Claire Garwacki, fondatrice de Bellevue Executive Search, à l’origine de l’initiative « In Her Chair » en 2024.
Onze CEOs du monde économique suisse sont filmés alors qu’ils découvrent en direct des faits et anecdotes réels sur la santé mentale au travail.
Objectif : briser le tabou autour de la santé mentale et sensibiliser au fait qu’un bon équilibre mental est un levier essentiel de performance.

Lien vidéo : The cost of silence (E)

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Les CEO ayant participé à la campagne :

  • Nora Teuwsen, ABB Suisse
  • Denis Machuel, Adecco Group
  • Florian Saur, AstraZeneca Suisse
  • Patricia Mattle, Elipslife
  • Marc Werner, Groupe Galenica
  • Felix Graf, Groupe NZZ
  • Billy Kneubühl, Oracle Suisse
  • Muriel Langenberger, Pro Mente Sana
  • Achim von Leoprechting, Tecan Group
  • Tina Müller, Weleda
  • Peter Spirig, anciennement V-ZUG


Quelques chiffres

  • 27 % des salarié·e·s ont pris un congé maladie pour des raisons de santé mentale (42 % chez les 18–24 ans).
  • Le stress lié au travail touche plus de 50 % des employé·e·s ; 12 % déclarent un stress intense.

  • En 2022, les absences liées à la santé mentale ont augmenté de 20 %.


À propos de Nathalie Agosti

Nathalie Agosti est fondatrice d’Outlive Advisory, cabinet suisse de conseil qui aide les entreprises à surpasser la concurrence grâce à des stratégies de communication et de développement durable.

Avec une formation en commerce international, communication et psychologie, elle allie réflexion stratégique et compréhension profonde du leadership et du comportement humain.

Forte de plus de 10 ans d’expérience en entreprise et dans des marques mondiales, Agosti a acquis une connaissance fine des leviers de performance — notamment l’impact direct du bien-être mental sur l’engagement et les résultats. Elle aide les entreprises à relever ces défis à travers des stratégies et communications responsables.

En 2024, elle a lancé la campagne In Her Chair, consacrée aux biais de genre en entreprise.


À propos de Claire Garwacki

Claire Garwacki est fondatrice de Bellevue Executive Search, cabinet suisse de recrutement de cadres spécialisé dans l’embauche de CFO et d’équipes financières.
Au cours des 10 dernières années, elle a mené plus de 2 500 entretiens et dialogué avec des dirigeants d’entreprises de toutes tailles et tous secteurs en Suisse.
Ces échanges lui ont donné une vision très concrète des défis du leadership, notamment concernant la santé mentale — un sujet récurrent dans ses entretiens et rencontres clients.

En 2024, elle a lancé la campagne In Her Chair, explorant les biais de genre dans le monde des affaires.