A l'occasion de son 150ème anniversaire, Solvay vous propose de découvrir son histoire à travers douze chroniques thématiques.


 
 

Ce mois-ci, découvrez cinq personnages d'exception qui ont rejoint un temps la galaxie Solvay avant d'être propulsés sur le devant de la scène.
  

Chronique  #7 - Les « people » de Solvay

Depuis 1863, des centaines de milliers d'hommes et de femmes ont oeuvré à la construction du groupe Solvay. Sans le savoir, certains ont croisé le destin de personnalités marquantes de leur siècle. Voici quelques portraits de ces personnages d'exception qui ont rejoint un temps la galaxie Solvay avant d'être propulsés sur le devant de la scène.

Raymond Poincaré (1860-1934), Président de la République française

 

 

Dans les années 1900, l'entreprise Solvay est déjà bien implantée dans l'Est de la France mais peine à y faire valoir ses droits. Confrontée à la concurrence tenace et débridée de soudiers et de saliniers locaux, elle fait appel à un jeune avocat d'affaires pour défendre ses intérêts : Raymond Poincaré. Libre-penseur, libéral progressiste et laïc, les convictions idéologiques de l'homme de loi sont en ligne avec celles des patrons belges. Avant d'accéder à la fonction suprême en 1913, Poincaré défend Solvay à plusieurs occasions dans des dossiers de non-respect d'accords commerciaux et industriels, notamment en 1905 et 1910, alors qu'il a déjà occupé plusieurs postes ministériels. Avec son aide, le Groupe s'affirme comme leader incontesté de la soude en France.

Henri Poincaré (1854-1912), mathématicien

Également physicien, philosophe et ingénieur, le cousin du Président fait partie de l'élite scientifique rassemblée lors des premiers conseils de physique Solvay. Une célèbre photo de 1911 le montre discutant avec Marie Curie, à droite. 

 
 

  

John Foster Dulles (1888-1959), Secrétaire d'Etat américain

 

Dès 1881, Solvay ouvrait une filiale aux Etats-Unis pour conquérir le marché nord-américain. En 1920, l'entité est englobée dans l'Allied Chemical & Dye Corp., le plus vaste conglomérat chimique du continent. Solvay en est le principal actionnaire étranger avec 21 % des actions. Mais, pour le CEO d'Allied, Orlando Weber, il est inconcevable qu'une entreprise non américaine puisse influer sur sa stratégie : le groupe perd progressivement toute voix au chapitre. John Foster Dulles, alors avocat d'affaires, prend en main la défense des intérêts de Solvay. En étroit contact avec René Boël, il mène un délicat exercice de diplomatie industrielle, coalisant un large groupe d'actionnaires américains pour minoriser Weber et le forcer à accepter la nomination d'un représentant de Solvay au Board : ce sera Georges Murnane, l'associé d'un certain. Jean Monnet. Quelques années plus tard, Dulles est nommé secrétaire d'Etat (ministre des Affaires étrangères) pendant la présidence de Dwight Eisenhower. 
 

Jean Monnet (1888-1979), « père de l'Europe »

 
Largement reconnu comme un diplomate et politicien de haut vol et comme l'un des fondateurs de l'Union européenne, Jean Monnet ne s'est pourtant consacré entièrement à la vie publique qu'à l'approche de la soixantaine. La première partie de sa vie professionnelle est surtout vouée aux affaires. À partir des années 1920, il mène une carrière de consultant financier international. En 1936, il s'associe avec Georges Murnane et fonde avec lui deux sociétés, l'une à New York, l'autre à Hong Kong. Entre 1935 et 1945, les deux hommes contribuent à démêler d'épineux dossiers pour le groupe Solvay. Parmi ceux-ci : le déblocage de fonds séquestrés en Italie par l'administration fasciste, et surtout le dossier « Allied Chemical », en collaboration avec John Foster Dulles. L'interlocuteur privilégié de Jean Monnet chez Solvay est René Boël. Futur président de la Ligue Européenne de Coopération Economique de 1951 à 1981, ce dernier jouera également un rôle important dans l'harmonisation des marchés et des systèmes juridiques d'Europe de l'Ouest.
 

Karol Wojtyla (1920-2005), souverain pontife

 
 
En 1981, quelle n'est pas la surprise de Jacques Solvay et de son épouse Marie-Claude lorsqu'ils reçoivent une lettre du nouveau pape Jean-Paul II remerciant Solvay de lui avoir sauvé la vie !

À la fin des années 30, Karol Wojtyla est étudiant à l'Université Jagellon de Cracovie et s'adonne à sa passion pour le théâtre. Après la défaite polonaise de 1939 et le démembrement du pays par l'Allemagne nazie et l'URSS, l'université est fermée par l'occupant. Pour éviter la déportation et le travail obligatoire en Allemagne, le jeune Wojtyla se fait engager à la carrière de Zakrzówek, puis rejoint l'usine Solvay de Podgórze. Il y travaillera comme ouvrier d'octobre 1941 à l'été 1944. Selon ses biographes, il choisit les équipes de nuit afin de garder du temps libre pendant la journée pour étudier au séminaire clandestin de Cracovie, prier et pratiquer le théâtre. Cette période dramatique marque fortement le futur pape. Il exprimera par la suite sa reconnaissance aux dirigeants de la filiale polonaise de Solvay ainsi qu'à la famille Solvay.
En 1982, Jean-Paul II honora l'usine italienne de Rosignano de sa visite, au cours de laquelle il prit grand plaisir à déjeuner à la cafétéria en compagnie des ouvriers Solvay.

 
 

À suivre : Dans les méandres de la grande Histoire

En savoir plus sur le 150ème anniversaire du Groupe ?
Rendez-vous sur www.solvay150.com


Attachments

Visualiser la chronique en PDF

Recommended Reading

  • Solvay third quarter 2025 results
  • Participation notification by Morgan Stanley